mardi 9 novembre 2010

La petite Madeleine...

Depuis la fin du XIXe siècle et jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les voyageurs du chemin de fer qui passaient par la ville de Commercy dans la Meuse, se pressaient aux portières des wagons, afin de contempler le spectacle insolite des vendeuses de madeleines portant de grands paniers d'osier aux marques bien apparentes et qui circulaient au milieu de la foule en criant aussi fort qu'elles pouvaient le nom de la fabrique qu'elles représentaient. Ce spectacle très attendu, coloré et bruyant était unique sur l'ensemble du réseau ferré français. Ce fut un dur métier pour ces femmes, tenues de vendre le maximum de boîtes dans un minimum de temps, mais cela contribua à la popularité de la madeleine.
Comme pour beaucoup de pâtisserie, son origine fait débat !

Pour les uns, la madeleine de Commercy porterait le prénom d'une jeune soubrette de Commercy, Madeleine Paulmier, servante de la Marquise Perrotin de Baumont, qui en 1755, eu le grand honneur de recevoir à diner le Duc Stanislas Leszczynski, futur roi.
Mais au cours du repas, on lui apprend que son pâtissier faché à la suite d'une querelle de cuisine, a rendu son tablier.
Un repas sans dessert ne peut se concevoir.
Le majordome se fait fort de sauver la maitresse de maison de ce déshonneur, pourvu qu'on lui laisse quelque temps.
Pendant que la société s'amuse de jeux, de récits, se divertit du nain Ferry qui sort d'un pâté géant, on s'affaire à l'office.
Et voici le dessert. On apporte aux invités des gâteaux d'une forme originale, dorés et fondants...Une merveille !
Ravi, le Duc Stanislas fait venir l'auteur de ce miracle : on lui présente une jeune et jolie servante, rose de confusion et les mains encore blanches de farine...
- Comment s'appelle ce chef d'oeuvre ?
- Il n'a pas de nom, monsieur, c'est ce que l'on fait chez moi, à Commercy, les jours de fête.
- Et quel est ton nom ?
- Madeleine
- Eh bien, il s'appelera comme toi : Madeleine de Commercy!

Et pour les autres, la madeleine remonterait à l'origine du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, où une jeune fille nommée Madeleine, aurait offert aux pèlerins un gâteau aux œufs, moulé dans une coquille Saint-Jacques (qui est l'emblème du pèlerinage).

En tout cas, elle est devenue très tendance ces dernières années, et des grands comme Lenôtre ou Hermé se sont penché sur elle. Beaucoup de restaurants la servent avec le dessert et elle existe même en version salée!

Le secret de la petite bosse est très simple : mettez la pâte au frais avant de faire cuire les madeleines, commencez à four chaud, puis dès que la bosse se forme baissez la température, c'est ce choc thermique qui va permettre la création de cette fameuse bosse.

Il existe également une spécialité de madeleines à Liverdun (Meurthe-et-Moselle) commercialisée sous le nom de " madeleine de Liverdun" par la famille Chenel depuis le début du XXe siècle.

Anecdote:
L'écrivain Marcel Proust fait intervenir la madeleine dans une scène (intérieure) célèbre de son œuvre À la recherche du temps perdu, dans le premier volume du roman Du côté de chez Swann. Le gâteau, trempé dans une tasse de thé, devient brusquement déclencheur non du simple souvenir, mais du fait de revivre quelques instants une scène de son enfance.
La madeleine de Proust est devenue, de ce fait, une métaphore largement reprise depuis, en France comme dans d'autres pays.

La recette traditionnelle:
Pour 20 madeleines:
- 120 g de beurre,
- 120 g de sucre,
- 120 g de farine,
- 4 oeufs,
- 1.5 à 2 cuil. à café d'arôme naturel de vanille,
- ½ sachet de bicarbonate de soude ou de levure chimique.

La veille :
_ Mettre dans une terrine le sucre et les oeufs, battre à froid jusqu'à ce que ce soit mousseux.
_ Mélanger avec une cuillère en bois la farine tamisée et la poudre à lever, puis le beurre à peine fondu et l'arôme de vanille.
_ Laisser reposer une nuit au réfrigérateur.

Le lendemain :
_ Préchauffer le four à 220°C.
_ Remplir le moule avec cette pâte et cuire une dizaine de minutes.
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